300 000 euros d'argent public pour envoyer 60 jeunes Bagnoletais dans des camps palestiniens
Le véritable partenaire du projet Muftah/la clé enfin dévoilé : l'UNRWA, agence onusienne compromise avec le Hamas.
Camarade ! Ne t’avise pas de nier, ces derniers jours, tu n’es que questionnement : mais quel est donc le contenu du projet Muftah dont je te casse les esgourdes depuis deux semaines, mis en place et financé par la mairie de Bagnolet, l’iReMMO, l’AFD, le département du 93, le Ministère des affaires étrangères et la Fondation de France ? Parce que c’est bien beau de rappeler l’idéologie fréro-salafiste dont participent (nolens volens) les acteurs de la chose, mais bon, tout ça ça nous dit pas c’est quoi le projet. Tant il est vrai.
“Éduquer à la citoyenneté et à la solidarité internationale”, qu’y disaient…
Commençons par la présentation qu’en fait l’AFD, son financeur majoritaire (je rappelle que le coût total du machin s’élève à 300 000 euros) : “Le projet [Muftah] a pour objectif d’aller vers les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville du département de Seine-Saint-Denis, considérés comme éloignés des actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI), afin de renforcer leur engagement citoyen et leurs connaissances en lien avec les grands enjeux de la zone Méditerranée et Moyen-Orient.”
Traduction : les “jeunes” du 93, abandonnés des institutions, doivent absolument développer leur conscience solidaire et citoyenne sur la base d’une connaissance accrue du conflit israélo-palestinien… Considérant le militantisme de tous les acteurs et facilitateurs du projet, bien que le mot Palestine soit stratégiquement évité, c’est très précisément de cela qu’il s’agit.
L’énoncé à ce titre suscite quelques remarques : considérant les millions d’euros qui ont été et sont encore déversés sur les “banlieues”, sans contrôle a posteriori de l’usage qui en a été fait et des résultats afférents (faudrait voir à pas fâcher les kartchiers), l’affirmation selon laquelle les “jeunes des quartiers prioritaires” seraient délaissés par les institutions relèvent d’une, d’un présupposé victimaire, de deux, du pur et simple foutage de gueule.
Deuxième remarque : pourquoi les gamins du 93, essentiellement originaires d’Afrique, nés et vivant en France par ailleurs, devraient-ils développer un engagement citoyen envers le “Moyen-Orient”, auquel rien ne les lie, ni ethniquement, ni historiquement, ni culturellement, ni dans leur vie quotidienne ?
Quoi qu’il en soit, tel est le principe directeur du projet : endoctriner les gamins de Seine-Saint-Denis de sorte que, de Maghrébins ou Africains, ils se sentent devenir “Palestiniens” (mais surtout pas Français). En réalité, l’islam constituant le seul point commun entre lesdits “Palestiniens” et les “jeunes des quartiers populaires issus de l’immigration”, il ne s’agit de rien d’autre que de renforcer la Oumma autour du narratif Frifilistin.
“Voyager dans la Région”, qu’y disaient aussi…
Pour ce qui est du contenu concret de Muftah, lancé le 1er août 2024 et étalé sur trois ans, voici la présentation de l’iReMMO, qui pilote le projet main dans la main avec la mairie de Bagnolet : “L’iReMMO va former deux groupes de trente jeunes pendant un 18 mois chacun, qui voyageront dans la Région pour ensuite la raconter à travers la réalisation d’un documentaire. (…) L’iReMMO organise pour ces jeunes des ateliers de formation sur les dynamiques politiques, culturelles et socio-économiques de la Région, des ateliers d’écriture et de réalisation d’un documentaire, ainsi que des rencontres avec des spécialistes et des acteurs de la société civile de la région Méditerranée Moyen-Orient.
Le projet Muftah comprend également la formation des agents des collectivités de Seine-Saint-Denis afin de renforcer leurs connaissances de la Région et d’améliorer l’efficacité des projets de coopération internationale et d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.”
Il s’agit donc de développer la fibre artistico-créative des jeunes de Seine-Saint-Denis (aaahhh, tous ces Mozart qu’on aurait assassinés si on en avait pas fait des artisssses subventionnés), non pas en rapport avec la France (ce qui serait pourtant cohérent, compte tenu du fait qu’ils sont français, compte tenu aussi du fait que c’est la France qui finance le bousin), mais avec “la Région Méditerranée Moyen-Orient”, métonymie institutionnelle désignant ici la “Palestine”. Si pour des raisons tactiques, le terme est encore une fois soigneusement évité, on le saisit entre les lignes.
Le fonctionnaire du 93, palestiniste par défaut
Significativement, le projet ne vise pas uniquement les “jeunes”, mais aussi les “agent.e.s des collectivités de Seine-Saint-Denis dans le renforcement de leurs actions de coopération et d'éducation en lien avec cette zone”, comme l’indiquait Joan Deas, directrice de l’’iReMMO, sur son Linkedin (post aujourd’hui disparu de son compte). Sans déconner ? Mais pour quelle étrange raison les fonctionnaires territoriaux français devraient-ils être initiés aux méandres du conflit israélo-arabe ? Pour renforcer” leurs actions de coopération et d'éducation en lien avec cette zone”, poursuit Deas… Même question : en raison de quelle nécessité un fonctionnaire français devrait-il être particulièrement engagé dans la coopération avec la “Palestine” ?
Qui connaît la Seine-Saint-Denis sait : la “cause palestinienne” y est une obsession partout visible, dont la propagande est ardemment diffusée non seulement par les associations militantes (souvent subventionnées par les mairies et les collectivités), mais aussi par le service public, territorial ou national : médiathèques, salles de théâtre et de cinéma subventionnées, maisons des jeunes, écoles (gérées par les mairies), collèges et lycées (gérés par le département et la Région) affichent régulièrement rencontres et réjouissances autour de la “résistance palestinienne”. Dès le plus jeune âge, un gamin de Seine-Saint-Denis est plongé dans le palestinisme. Agents des collectivités locales, élus en mal de clientèle, profs et travailleurs sociaux, quasi toujours de gauche, participent de ce phénomène.
Si Muftah comporte un volet destiné à la formation l’endoctrinement des fonctionnaires, c’est tout simplement pour consolider le narratif et l’identification entre les territoires islamisés de France et la “Palestine”, créant un continuum idéologico-identitaire qui n’est autre, une fois de plus, que celui de la Oumma. Viser les jeunes, mais aussi les fonctionnaires, personnel de l’État et des collectivités locales, permet de créer une sécession, à la fois idéologique et de terrain, sécession de la nation qui portera pourtant le sceau des institutions.
Muftah côté Bagnolet
Le 21 décembre 2023, lors de la délibération en conseil municipal, Chawqui Haddad parle de 30 jeunes Bagnoletais concernés par le projet. Une action “en faveur de l’émancipation des jeunes de notre ville” dit-il, répétant par trois fois le mot. Un projet conforme, poursuit-il, à la promesse électorale qui avait été faite de “rendre la ville à ses habitant.e.s”… Foutrebleu, mais quel sens peut bien avoir cette phrase ? Quand l’État paie pour envoyer des Bagnoletais au Moyen-Orient, la ville serait donc “rendue à ses habitants” ? Ce qui implicitement revient à définir les Bagnoletais comme Arabes. Ce qui à son tour, selon le logiciel islamique, revient à les définir comme musulmans.
Alors bien sûr, remarque Chawqui, un petit problème technique aurait pu se poser : Denouel étant à la fois membre du très fermé Conseil d’administration de l’iReMMO et troisième adjoint à la mairie de Bagnolet, laquelle, par ailleurs, finance à hauteur de 30 000 euros le projet (rappelons que Bagnolet est une des villes les plus endettés de France, et que suite à l’opacité des comptes, des élus ont démissionné), ne pourrait-on pas, en effet, penser à un bon vieux conflit d’intérêt des familles ??? Que non pas, assure Chawqui : le déontologue consulté a considéré que cela ne posait pas problème, tant que Denouel et le maire ne votaient pas la délibération consacrée au projet Muftah.
Via la même délibération, nous apprenons que les cinq centres socio-culturels de la ville seraient parties prenantes du projet. Hasard ou coïncidence ? Rappelons que l’épouse de Neman Amraoui (recruté en 2022 comme “directeur de la démocratie locale, de la jeunesse, de la vie sociale des quartiers et de la vie associative”…) avait été épinglée durant le premier mandat du maire Di Martino pour prosélytisme religieux auprès des enfants. C’est rigolo, kamim, qu’un an après que son mari a été recruté par la mairie, le projet Muftah arrive dans les tuyaux municipaux. Bref, maintenant qu’Amraoui est directeur de la jeunesse et des kartchiers, on est tranquille : le projet Muftah va être très efficacement relayé.
Si le projet a été approuvé à l’unanimité en conseil municipal, sept élus se sont néanmoins abstenus. Tels sont les effets de la pression islamisto-maffieuse.
Le département renchérit en mode “surpalestoche”.
En Seine-Saint-Denis, le financement du palestinisme relève du parcours obligé. Prenons l’année l’année 2024 : en septembre, le département (présidé par le socialiste Stéphane Troussel) verse 30 000 euros au Fonds de solidarité pour Gaza mis en place par l’association Cités Unies France et le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine (RCDP). Le département s’engage par ailleurs à financer “les infrastructures liées à l’eau” dans les territoires palestiniens (en 2025, le département débloquera 90 000 euros pour cela…), “un centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences à Jénine”, et un centre culturel à Jérusalem Est.
Rien d’étonnant, au vu de la tradition du 93 en la matière, à ce que le département soit partie prenante du projet Muftah. Rien d’étonnant non plus à ce que Troussel, la semaine passée, ait proposé que la tour Eiffel soit illuminée aux couleurs de la “Palestine”.
Retour à Chawqui (et au conseil municipal)
Le 3 octobre 2024, le projet Muftah réapparaît en conseil municipal. Écoutons l’ami Chawqui, l’élu qui officiellement défend le projet. Le fait que son compte Facebook commence en 2021 (et son compte Instagram en 2022) laisse penser qu’il est bien la vitrine nettoyée et présentable du clan islamiste bagnoletais à la manœuvre. Après avoir demandé une subvention de 2 000 euros pour l’association Al bustan et une maison des jeunes à Jérusalem-est, Haddad évoque “l’intérêt croissant de notre jeunesse à Bagnolet pour la cause palestinienne”, en déduisant qu’“il s’agit de notre devoir en tant que ville de Bagnolet de soutenir la justice et l’égalité”… Le chantage clientéliste est lisible entre les lignes, tout comme la référence au concept islamique de “justice” (en langage muslim, ce qui est conforme à l’ordre établi par Allah)…
Il répète, comme dix mois auparavant, que Muftah est un “projet d’émancipation de la jeunesse à Bagnolet” (émancipation de quoi, exactement ?), “un tremplin vers l’avenir” pour les jeunes des quartiers prioritaires de la ville… Lesquels, avant de se rendre en Jordanie tourner un documentaire, seront formés aux techniques de l’audiovisuel. C’est important, dit-il sans rigoler, que les jeunes maîtrisent les nouvelles technologies. Traduction : la mairie verse 30 000 euros pour former les futurs cinéastes français de la mouvance Pallywood. Financement là encore approuvé à l’unanimité par les élus….
Deux jours plus tard, Haddad publie un post Facebook : 60 jeunes Bagnoletais participeront au projet Muftah. Ah tiens donc ? On a donc doublé la mise bagnoletaise, passant des 30 gamins initialement prévus à 60 ? Si à l’origine, les participants devaient bien être une soixantaine en tout, le projet était censé concerner deux villes du 93. Visiblement, Bagnolet a évincé cette seconde municipalité (dont le nom n’est jamais apparu nulle part, ce qui peut signifier qu’en réalité, elle n’a jamais existé que sur le papier, essentiellement destinée à brouiller les pistes) pour rester seule à bord du projet Muftah. On peut subodorer que Denouel a œuvré en ce sens, faisant en l’occurrence de Bagnolet (où il et élu) l’unique partenaire de l’iReMMO (dont il est membre du conseil d’administration). Mais tout va bien, n’est-ce-pas ? Le déontologue a jugé qu’il n’y avait pas conflit d’intérêt.
L’UNRWA, le partenaire sorti du chapeau (une fois le projet voté, hé hé)
Fin novembre 2024, le projet Muftah ouvre un compte Instagram, communiquant sur son déploiement effectif. Ce qui donne à peu près ceci : on propose des conférences avec Alain Gresh, on organise des concerts, on fait témoigner les jeunes participant au projet, qui récitent bravement ce pour quoi on les a visiblement coachés, on donne des cours de dabké, cette danse typique du Moyen-Orient.
Petit caillou blanc sur le chemin de la compréhension du véritable enjeu du projet Muftah : la jeune femme qui initie les jeunes gens à la chose (vidéo ci-dessous) dit mettre au top de son hit-parade dabkesque la chanson de Mohammed Assaf, Ana dammi falistini (Mon sang à moi est palestinien). Chant nationaliste dans la veine panarabe, succès d’un jeune homme supposément né à Gaza (selon Wikipédia, il aurait vu le jour en Lybie, mais bon, comme on est dans le narratif, on va pas chipoter pour si peu), ayant appelé à la lutte contre Israël dans un de ses clips. Rien que de très classique. Plus intéressant en revanche : entre 2013 et 2017, Assaf a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour la paix par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
“Grâce au langage universel de sa musique, il transmet le message de l’UNRWA et des jeunes réfugiés palestiniens à de nouveaux publics, notamment dans la région- à Dubaï, au Koweït- et même au-delà. En novembre 2013, il a porté ce message jusqu’aux États-Unis, donnant une voix aux jeunes réfugiés palestiniens au sein des Nations Unies, à New York” peut-on ainsi lire sur le site de l’UNRWA.
L’UNRWA, véritable partenaire du projet Muftah
Ah ben tiens, l’UNRWA justement… Il n’y a vraiment pas de hasard : voici ce qui a été posté sur le compte Instagram du projet Muftah le 20 juin.
“Appuyée par le jeune artiste @mow_kara, une partie du groupe a réalisé une affiche d’information sur le projet et sur les activités de l'@unrwa. Un échange culturel avec des jeunes réfugiés habitant les camps de l’UNRWA à Amman est en cours de préparation et les jeunes bagnoletais organiseront dans les prochaines semaines une levée de fonds en leur faveur.”
Une fois le financement voté, on peut enfin nommer le vrai partenaire du projet : l’UNWRA… Organisation onusienne dédiée aux Palestiniens, dont l’osmose avec le Hamas est documentée : près de 1200 employés de l’UNWRA à Gaza seraient des “opérateurs” du Hamas ou du Jihad islamique palestinien. L’UNWRA, dont on estime que près de la moitié des membres seraient liés familialement avec des officiels du Hamas. L’UNRWA, dont des membres ont pris part à l’attaque du Kibbutz Be’er. L’UNRWA, qui diffuse dans ses “écoles” la haine des Juifs et d’Israël. L’UNRWA, qui a retenu dans ses locaux des otages israéliennes. L’UNWRA, enfin, à qui il y a 3 jours, le 17 juin, le Qatar Fund for Development accordait 20 millions de dollars pour “soutenir le travail de l’Agence en 2025–2026 dans les territoires palestiniens occupés, en Syrie, au Liban et en Jordanie.” 1
Le véritable objet du projet Muftah est maintenant identifié : les 300 000 euros d’argent public consacrés au projet vont financer le séjour de 60 jeunes Français dans les camps palestiniens d’Amman, tenus par l’UNRWA. Nul doute que ces “échanges culturels” seront source d’enrichissement (tu m’as appris la dabké, je t’apprends la bourrée auvergnate, ah ah ah)… Non seulement cela : les Bagnoletais, depuis la France, vont organiser des levées de fonds pour aider leurs corres’ réfugiés des camps palestiniens…
Un bel exemple de stratégie islamisto-municipale (petite chronologie)
Comme je dis toujours, la chronologie permet de mettre au jour la stratégie. Reprenons donc les faits, dans leur ordre temporel.
2020 : grâce à la liste BEC menée par Denouel, Bagnolet compte des élus islamistes chargés des secteurs-clés de la jeunesse et des associations.
2022 : Neman Amaroui est recruté comme cadre municipal, venant compléter le dispositif déjà en place (Sadoud, Haddad, Denouel adjoints au maire, Brakni et Benramdan en coulisses)
2022 : le contrat entre la mairie de Bagnolet et le Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine est renouvelé.
2023 : présentation du projet Muftah en conseil municipal
2024 : vote des 30 000 euros accordés par la mairie au projet Muftah
Novembre 2024 : le projet commence
Juin 2025 : pour la première fois, on parle de Palestine et de l’UNRWA. On annonce enfin qu’en fait de séjour en Jordanie, 60 jeunes de la ville se rendront en réalité dans des camps palestiniens. Via l’iReMMO et l’AFD, c’est bien le Hamas, branche palestinienne armée des Frères musulmans, l’UNWRA, son versant estampillé ONU, et le Qatar qui vont bénéficier d’un relais supplémentaire en France : à Bagnolet. Un relais financé par l’État, donc par les Français.
https://www.unrwa.org/newsroom/news-releases/qatar-fund-development-signs-us-20-million-core-contribution-agreement.