Anne-Sophie Nogaret

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“La mairie est à nous !” : récit d'une prise de pouvoir islamiste à Bagnolet

“La mairie est à nous !” : récit d'une prise de pouvoir islamiste à Bagnolet

Les dernières municipales ont parachevé la mainmise amorcée entre 2008 et 2014.

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juin 08, 2025
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“La mairie est à nous !” : récit d'une prise de pouvoir islamiste à Bagnolet
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Un petit bonhomme en paille

2020, Bagnolet. Tandis que le confinement s’éternise, les élections municipales approchent. Parmi les candidats, Édouard Denouel qui mène la liste Bagnolet en commun, estampillée écolo. Deux ans auparavant, ce jeune administrateur au Sénat, ami de Youcef Brakni, fondateur du comité Fourchette Adama et coach bienheureux d’Assa-les-veuch, était pourtant arrivé à Bagnolet sous étiquette LFI. Une étiquette que lui avait ensuite retirée Alexis Corbière, qui entre-temps, comme tant d’autres avant lui, s’était fâché avec Brakni.

capture d’écran vidéo BEC compte facebook


C’est que Denouel, haut fonctionnaire bien propre sur lui, fils de bourgeois dont les pulsions rebelles s’expriment par un fort tropisme palestiniste, a fait de Brakni son mentor, son méga super poto, son inséparable. Pendant la campagne, Denouel ne faisait pas un mouvement sans Brakni, m’avait-on à l’époque rapporté. Et pour cause : à Bagnolet, cela fait des années que Brakni, sa femme, Fatima Ouassak, et le clan islamo-indigéniste bagnoletais œuvrent pour mettre la main sur la mairie. Histoire de signifier clairement au maire le rapport de forces en cours, Brakni, entouré de sa bande, avait pour habitude d’assister aux conseils municipaux, lors desquels il laissait libre cours à ses vociférations (boucles répétitives à base d’extrême-droite, de raciste, de facho, ou, quand il était en forme, carrément de nazi), intimidant physiquement les élus lorsqu’il l’estimait nécessaire. Ainsi l’islamiste marque-t-il son territoire : soit par la séduction (quand il n’est pas en position de force), soit par la peur.
Corbière, à qui Brakni avait fait de l’œil en vue des municipales, avait fini par subir le même sort que tous ceux, non musulmans, à qui l’irascible Algérien a un jour prétendu s’allier : coups tordus, fausses rumeurs, insultes, rupture tonitruante. Exit donc Corbière, exit LFI. Il faut trouver un autre vecteur pour prendre la mairie.

Pour diverses raisons, dont le fait qu’il n’a pas la nationalité française, Brakni ne peut pas être candidat. Fatima Ouassak, sa femme, qui se découvre une fibre d’auteur “écoféministe”, est occupée à infiltrer le monde de la culture, de l’édition et des médias via ses livres, visant les instances supranationales par le biais de ses associations, opportunément transformées en “ONG”. Ainsi va la division conjugale du travail chez les soldats du califat mondial…
De façon générale, il est plus stratégique pour les islamistes de ne pas s’investir dans un poste directement politique, tout comme il est plus intéressant de s’incruster dans un parti existant (plutôt que de monter une liste islamique). Le rôle de l’irréductible militant est bien moins risqué en effet, surtout si on dispose d’un homme de paille par l’intermédiaire duquel on exercera de fait une forme de pouvoir, sans en être pour autant comptable. Denouel, avec son profil de gendre idéal, convaincu et consentant (je dirais même frétillant), est parfait pour ce rôle. Finement joué : suite aux résultats du premier tour, le maire sortant, le socialiste Tony Di Martino a du fusionner sa liste à celle de Bagnolet en commun. Coup de bol, cette année-là, confinement oblige, trois mois séparent les deux tours : la liste BEC dispose donc d’une belle plage temporelle pour faire campagne à sa façon.

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