Pour qui roule Rima Hassan ?
Pas pour l'Europe, ni pour la France, ni même pour LFI. Retour sur l'Internationale islamiste qui est son unique cadre de référence.
Le 17 septembre dernier, l’eurodéputée LFI Rima Hassan annonce sur Twitter sa future intervention au Parlement européen, consacrée à la lutte contre l'islamophobie Celle-ci, écrit-elle, constituera “sa priorité pendant son mandat européen”. Elle mentionne par ailleurs le “dernier rapport européen sur l'islamophobie publié en 2023”, dont on comprend qu’il alimentera ses interventions à venir.
L’islamophobie, un non-concept
En matière de publication européenne 2023 sur l’islamophobie, Google indique celle du Collectif contre l’islamophobie en Europe (reformulation du Collectif contre l’islamophobie en France, dissous en 2021 par Darmanin en raison de ses liens aux Frères musulmans) et une autre, l’European Islamophobia Report, publiée sur le site éponyme. C’est à celle-ci, d’apparence plus institutionnelle, que se réfère très probablement Rima Hassan.
Si la publication annuelle de ces “enquêtes” débute en 2015, année des attentats et de la bouffée délirante qui s’empara d’Angela-Mutti-Merkel-wir-schaffen-das, ce n’est pas l’effet du hasard, mais bien celui du pragmatisme frériste. Afflux massif de musulmans en Europe (parmi lesquels des djihadistes, mêlés à la masse des “réfugiés”), acting out islamiste et mise en pratique des prescriptions violentes énoncées dans le Coran et la Sunna : ce passage à l’offensive armée en Europe, qui amorce une nouvelle phase dans la conquête califale, est indissociable d’une offensive d’influence qui vise, elle, à détourner le regard occidental de sa matrice islamique. À l’opposé du concept authentique, l’islamophobie est avant tout le levier manipulatoire grâce auquel peut s’opérer l’inversion victimaire dont use systématiquement le frérisme. Un merveilleux outil de diversion, donc, qui plus est potentiellement finançable par les instances supranationales, au nom de la Très Sainte “lutte contre les discriminations”…
Erdogan aux manettes
Le site qui publie ces “enquêtes” ne comportant aucune des mentions légales qu’exige pourtant la loi, on ignore le nom et le statut de ses créateurs. Y figurent les seuls noms des éditeurs chargés de collecter les articles pour le rapport annuel, Enes Bayrakli et Farid Hafez. Dans les éditions publiées entre 2015 et 2019 apparaît néanmoins le nom d’une fondation : la SETA (Foundation for Political, Economic and Social Research), think-tank situé à Ankara.
Dans un article du 12 octobre 2022, le quotidien suédois de gauche Flamman.se se fonde sur un rapport de la Stiftung Wissenschaft und Politik1 pour affirmer que “le groupe de réflexion SETA (…) est en grande partie financé par la famille Albayrak, qui entretient des liens étroits avec le président [Erdogan].” Citant Ulla Jelpke, politicienne allemande de gauche, le journal précise : “SETA n'est pas une inoffensive institution économique, mais un lobby malveillant et un organisme de propagande pour le régime d'Erdogan.” En clair, la SETA participe de l’entreprise d’infiltration, de désinformation et d’influence islamiste de la Turquie auprès des pays européens. Dans quel but ? Dans celui, qu’énonce clairement les Frères lorsqu’ils s’adressent aux musulmans, d’influencer à ce point les sociétés occidentales que la shariatisation du droit européen en devienne à terme inévitable. Criminaliser l’”islamophobie”, dans cette perspective, constitue un des premiers jalons vers cette conformation de la loi aux principes islamiques.
Petite parenthèse : malgré ce background islamiste, documenté et aisément trouvable sur le net, l’Union Européenne continue à accorder de substantielles subventions à la SETA. Selon Guillaume Perrier, journaliste au Point, “la fondation SETA, un centre “de réflexion” créé par Ibrahim Kalin, l'actuel dirigeant des services de renseignements turcs, s'est vu attribuer 291 000 euros de financement pour deux projets lancés au début de l'année 2024.” Il est précisé ici que ces fonds ont été attribués par le programme Erasmus. Parenthèse fermée.
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