L’imam qui avait “mal préparé son sermon” et l’imam caméléon
Petite analyse de la réaction de Tareq Oubrou aux propos tenus par Mahjoubi, et retour sur le tropisme mimétique du Grand Imam de Bordeaux (aka le GIB).
Depuis le 18 février dernier, circule sur les réseaux sociaux la vidéo d’un prêche tenu à la mosquée de Bagnols-sur-Cèze par l’imam local, Mahjoub Mahjoubi : celui-ci appelle de ses vœux un temps où l’”on n’aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête”, drapeaux qu’il qualifie de “sataniques”. Grosse onde de choc dans les médias français : comment un barbu au total look salafiste, officiant dans le Gard et suivi par le renseignement, pouvait-il tenir en France de tels propos ? Pour une surprise, oulala, ben c’est vrai que c’était quand même une sacrée surprise… Bref.
Face à tant de haine islamo-séparatiste néanmoins, une réaction s’imposait : on déclencha donc l’arsenal judiciaire, mais surtout médiatique. Côté ministère de l’intérieur, on annonce et on met en œuvre l’expulsion du bonhomme (restons calmes, le retour de l’être aimé au pays de Satan reste toujours possible…) ; côté islamisme roudoudou, le recteur de la mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, et Tareq Oubrou se désolidarisent immédiatement de Mahjoubi. Si le communiqué de Hafiz s’apparente à de la pure langue de bois sans rien qui dépasse, ni sous-entendu, ni implicite, il n’en va pas de même pour Tareq Oubrou sollicité par BFMTV, qui va verser dans son petit jeu préféré : l’enfumage. Interrogé par Maxime Switek, le Grand imam girondin recourt de façon répétée à la traditionnelle sémantique du “délire” et de la “transe”, laquelle n’abuse pourtant pas son interviewer, qui sans se démonter évoque explicitement l’islam politique et l’islamisme. Oubrou, décontenancé (on ne l’a pas vraiment habitué à ça) mais convaincu par l’expérience qu’en matière de rhétorique, rien ne vaut un bon gros bobard, passe alors de l’enfumage au mensonge caractérisé : l’islam politique, répète-t-il, ça n’a jamais existé ! Quant au Dieu auquel se réfère Mahjoubi, il est “imaginaire et imaginé”. Hum hum.
Qui es-tu, Tareq Oubrou ?
Sa réaction, à défaut d’être respectable ou crédible, est tout à fait cohérente : Tareq Oubrou est une cheville ouvrière de l’islamisme roudoudou, implanté de longue date dans le paysage français. En 30 ans, il a su créer et institutionnaliser depuis Bordeaux un écosystème frériste national, grâce à l’aide de Juppé (que de méchantes gens de ce fait n’hésitèrent pas à surnommer Ali Juppé), de quelques catholiques importants et de bonnes âmes sincèrement persuadées que le salut face à l’islamisme résidait dans le recours à un “islam libéral”, qui dans leur esprit s’apparentait à une sorte de démocratie-chrétienne version musulmane. Les bonnes âmes, tout comme les cyniques mais pour des raisons différentes, ont du mal à imaginer que l’on puisse se jouer d’eux et les prendre pour des jambons (si je puis me permettre cette comparaison pas très halal). La stratégie qui sous-tend le parcours du Grand imam peut s’analyser par l’étude des diverses métamorphoses de son personnage, dont témoignent ses choix vestimentaires et discursifs. Car le maître-mot de Tareq Oubrou, absolument inspiré en cela par le programme des Frères musulmans, est le mimétisme.
La stratégie du caméléon
À la tactique de la provocation collective, qui existe mais qui a surtout vocation à tester la résistance de l’Etat sur la laïcité (les prières de rue, le voile, puis l’abaya et le qamis à l’école furent autant de ballons d’essai), l’islam frériste adjoint un entrisme inspiré du trotskisme-léninisme. Cet entrisme pour autant ne vise pas la révolution, mais l’influence. Et pour influencer les puissants, à quelque niveau que se situe leur pouvoir, il faut leur ressembler, créer une familiarité factice avec leur habitus. Ce travail de séduction par l’analogie a pour but, sur le temps long, de susciter chez ceux à qui il s’adresse un changement de paradigme idéologique, condition nécessaire pour que change peu à peu le discours médiatique, la société, les institutions et, in fine, la loi par laquelle on légalisera les évolutions acquises. L’imitation est un outil nécessaire au déroulement de l’agenda islamiste. Pour autant, ce n’est pas sa seule raison d’être s’agissant du frérisme.
Outre sa dimension stratégique, le mimétisme en effet représente quasiment une nécessité pour l’islam sunnite, dès lors que celui-ci est minoritaire : se considérant comme un tout, et non comme une religion, l’islam comme “din” recouvre un système unique et exclusif qui englobe la sphère politique, juridique, sociale, morale, et intellectuelle : toute vérité est contenue dans le Coran, expression de l’essence d’Allah. En clair, l’islamisme est un totalitarisme théocratique qui ne laisse rien subsister en dehors de lui-même. Or, les roudoudistes savent qu’en Occident, ils ne peuvent publiquement évoquer l’islam-vérité-système total pour réaliser leur projet. Ce schème mental, à l’opposé du rationalisme et de l’esprit critique dont a procédé l’Europe, les ferait passer pour des demeurés s’ils se risquaient, comme les salafistes, à l’exposer tel quel. Or, que contient l’islamisme en dehors de cette conception totalitaire ? La réponse est simple : rien. Ne pouvant structurellement transiger ni sur ce qu’il est et sur ce qu’il veut, il ne reste au frérisme que les apparences sur lesquelles agir. Apparences dont la plus immédiate est vestimentaire et physique.
L’habit, le moine, tout ça… : le parcours fashion et discursif du Grand imam
Voilà ce qu’a bien compris Oubrou, dont le parcours vestimentaire est exemplaire en la matière. Force est de reconnaître qu’en termes de look, sans vouloir dire de mal, et encore moins sur le physique, il revient de loin. De très loin même, si on en juge d’après cette photo de ses jeunes années.
Heureusement, intervient la première métamorphose, consécutive à son séjour en France. Comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous, capture d’une conférence tenue par Oubrou en 2006 et consacrée à Hassan El Banna, fondateur des Frères musulmans et grand-père de Tarik Ramadan, il y a du mieux : la barbe est moins fofolle sur les côtés et moins salafiste au milieu, les lunettes et le costume témoignent d’une certaine bonne volonté. Néanmoins, comme on dit dans le milieu : “En progrès, mais peut mieux faire”. Car la taille de la barbe, les accessoires et le vêtement, s’ils ne s’accompagnent pas d’un certain comportement et d’un certain discours, ne suffisent pas à faire illusion. Lorsqu’il tient cette conférence, cela fait 26 ans que “le frère Tareq” comme le présente son interlocuteur, vit en France, soit plus de temps qu’il n’en a passé dans son pays natal, le Maroc. Pourtant, par la coupe de son costume, sa façon de s’exprimer, son accent, il ressemble à la caricature d’un personnage répertorié, le “blédard” dont se moquaient les Français d’origine maghrébine dans ma jeunesse, et dont l’imam Chalgoumi représente l’archétype haïssable pour ceux d’aujourd’hui.
Tel quel, Oubrou ne peut espérer toucher un public plus large que celui des islamistes déjà acquis à la cause. Tel quel, il ne peut exercer d’influence. Ce d’autant moins qu’à son apparence correspond très exactement son propos : après avoir qualifié Atatürk, qui a aboli le califat, de juif déguisé en musulman (2’27’’) et énoncé l’obligation d’œuvrer au califat pour les musulmans, Oubrou définit l’islam. La citation vaut d’être lue et mise en relation avec les propos qu’il a tenus sur BFMTV le 20 février dernier, dont ils sont la négation point par point. Qu’on en juge :
“ Normalement un musulman doit respecter les nations, les cultures, les systèmes politiques où il vit. On dirait qu’il (Mahjoubi) appelle à l’effacement des identités nationales, de l’identité française, et de soumettre le monde à une seule religion, la seule vraie à ses yeux, l’islam (...) Je pense que cet islam [l’islam politique] n’a jamais existé. L’islam reconnait la diversité des religions, la diversité des nations, c’est inscrit dans la lettre du Coran. (...) L’islam dont il parle, il n’a jamais existé puisque l’islam, il a toujours respecté les nations et les drapeaux. Donc il est en train de prôner un islam qui n’existe pas.” BFMTV, 20 février 2022
(vidéo ci-dessus 16’05””)
“L'islam, comme le veut le Coran, (...) c'est un état et un pays (...) La frontière entre deux pays musulmans est une hérésie méprisable par l'islam. Les Frères musulmans (...) reconnaissent une communauté qui doit être réunie autour d’un khalifa qui a ses représentants dans les différentes wilayaet, dans les différents pays. C’est un gouvernement puisque la politique est une donnée, est une partie, est un élément de l’islam.” 2006
Donc en 2006, la France est aux yeux de Tarek Oubrou une wilaya potentielle, une province à venir (Inchallah) du califat, et non un État-nation, concept dont il souligne le caractère inopérant en islam. Quant à l’islam, Oubrou, en accord avec les théoriciens des Frères musulmans, le définit bien comme un système politique total. C’est rigolo, quand même, qu’un islamologue et “théologien musulman” varie à ce point sur la définition de ce dont il est censé être un spécialiste. L’islam dont il a donné la définition formant un tout à prendre ou à laisser, ne supportant ni l’exercice de la subjectivité ni la modulation, il ne peut pas s’agir ici d’une évolution réflexive de sa part. Oubrou, qui sur le plateau de “Vous avez la parole” affirma le 17 octobre 2019 avoir quitté les Frères musulmans en 2018, n’a pourtant pas varié d’un iota dans ses accointances, ni dans ses activités. S’il avait adopté une autre conception de l’islam que celle des frères, il aurait renoncé à mettre sur pied un écosystème musulman au sein des institutions, dont par exemple les aumôneries musulmanes au sein de l’armée, de l’hôpital et des prisons.
Mais revenons à notre petite étude vestimentaire. 2006, donc, c’est pas encore ça, ni sur l’outfit, ni sur le propos. Heureusement, au fil des années va se dessiner la phase 3 du relooking, qui correspond à la création de son réseau national depuis Bordeaux, aidé notamment en cela par Alain Juppé, alors maire de la ville : apparaît un nouvel avatar, inconnu jusque là au bataillon français des imams, hybride entre un mollah chiite et un étudiant d’al-Ahzar, l’université sunnite de référence. Fini le blédard parlant à ses semblables : avec ses fines lunettes en métal, son turban blanc et son costume gris à col mao, Oubrou s’est adapté au génie français de la distinction bourgeoise, adoptant une vêture qui le différencie des imams en djellaba, tout en conservant un signifiant islamique. Le GIB, c’est l’imam chic.
Tenue de rabbin, discours de curé
Concernant Tareq à la ville, la tenue se peaufine aussi, tout comme la scénographie, qui comporte toujours désormais le décor en arrière-plan d’une bibliothèque ou un bureau couvert de livres ouverts. Le costume est maintenant de marque, la mimique beaucoup plus avenante, le chapeau de rabbin à larges bords a remplacé la calotte. Cette adoption de codes vestimentaires auxquels l’élite est sensible se double d’un mimétisme discursif et comportemental, sans lequel son personnage ne serait pas crédible.
Tareq Oubrou aspire visiblement à ce que les médias, politiques, et institutionnels non musulmans le considèrent comme une référence quasi académique en “théologie islamique”, figure dont le versant adressé aux croyants serait celle du “sage”, du “savant de l’islam”. De façon performative, Tareq Oubrou, qui en réalité n’a pas fait d’études et a toujours œuvré comme imam-missionnaire depuis son arrivée en France, se présente comme un intellectuel, usant d’un vocabulaire philosophique dont il ne maîtrise pas vraiment le sens, mais qui de façon générale suffit à faire illusion auprès de ses interlocuteurs. La confusion de son propos est un moyen délibéré, d’une part de se donner une apparence de profondeur intellectuelle (grand merci à la France des années 60, qui a produit le nouveau paradigme de l’intellectuel abscons), d’autre part de couper court en amont à toute interrogation ou critique : qui oserait signifier, même implicitement, à “un islamologue” de renom que son discours n’a aucun sens ? Qui oserait poser des questions, laissant ainsi voir que le propos lui a échappé, ou pire encore, qu’il mettrait en doute la légitimité de son interlocuteur, arabe, musulman, ce qui risquerait, horresco referens, de faire de lui un raciste potentiel, voire un “islamophobe” ? De façon tout à fait avisée, les frèristes misent sur le narcissisme intellectuel et moral de l’élite, qui pour des raisons à la fois d’image de soi et de corporatisme, préférera toujours acquiescer tacitement à un propos dépourvu de sens plutôt que d’en relever l’absurdité ou que de mettre en doute le niveau intellectuel de son auteur, dès lors que celui-ci est d’origine exogène, musulman qui plus est.
La question du sens, de façon générale chez les frères lorsqu’ils s’adressent aux non musulmans, ne se pose pas : il s’agit simplement de créer un discours qui ressemble à celui de la doxa, pour susciter un sentiment de familiarité, et partant, une réassurance chez l’auditoire. Ainsi, les emprunts de Tareq Oubrou au vocabulaire juif, mais surtout chrétien, tranquillisent son auditoire non musulman.
La théorie du Coran incréé ? Connais pas…
Pour illustrer la méthode par un exemple concret, prenons cette table ronde consacrée au dialogue interreligieux, qui eut lieu au Collège des Bernardins le 29 janvier 2019, dont je possède l’enregistrement. Tareq Oubrou fait partie des intervenants, comme Philippe Val, Jean-Paul Delevoye, le rabbin Yann Boissière et le pasteur Laurent Schlumberger.
Lors de ses prises de parole, Oubrou se présente à de nombreuses reprises comme “théologien et herméneute”. Etrangement, il semble parler d’une religion qui n’est pas l’islam. Il occulte en effet un élément essentiel du point de vue musulman : la théorie du Coran incréé. Instituée vers le 11ème siècle, cette thèse fait du texte coranique non seulement l’expression d’Allah, mais aussi de ce fait une entité elle-même divine, comme lui éternelle, sans commencement ni fin. En soi, la théorie du Coran incréé rend impossible l’interprétation et la critique rationaliste du texte : on ne critique pas la parole et l’essence d’Allah, pas plus que l’on ne peut lui assigner de dimension historique, puisqu’elle est hors du temps, éternelle. Oubrou qui ne peut l’ignorer, insiste pourtant sur le “discernement”, l’”interprétation”, la “contextualisation historique”, autant de gestes incompatibles en réalité avec ce qui fonde l’islam depuis le 11ème siècle.
Dans la même veine, petit florilège oubrouien pendant la table ronde, avec remise de la mosquée au milieu du village :
“Le texte (du Coran), c’est pas Dieu !”
C’est faux, selon la théorie du Coran incréé qui fonde l’islam.
”Aucun musulman ne confond le Coran avec Dieu !”
C’est faux, toujours selon la théorie du Coran incréé qui fonde l’islam.
“Il y a l’Oumma spirituelle et l’Oumma politique, ce n’est pas la même chose.”
C’est faux : si les chrétiens séparent le ciel et la terre, l’esprit et le siècle, le spirituel et le temporel, tel n’est pas le cas pour l’islam, dont le projet politique est inhérent à la dimension religieuse.
“On est (avec l’islam) dans un régime théologique sécularisé : Dieu est dans le ciel.”
Le terme de sécularisation fait partie des éléments de langage qu’Oubrou répète à l’envi pendant la table ronde, d’une façon parfois curieuse, donnant l’impression qu’il en ignore le sens exact. La sécularisation est un concept issu du christianisme en tant que celui-ci sépare le spirituel et le temporel (le siècle). La sécularisation est dans son principe étrangère, voire antinomique à l’islam sunnite, pour lequel Allah est certes inconnaissable et radicalement lointain (au ciel, donc), mais pour qui l’homme n’est qu’une créature dont toute l’existence doit être ordonnée par la sharia, consacrée à la soumission à son créateur. Si Allah est en effet au ciel en islam, ce n’est pas pour autant que “le monde” existe en tant qu’entité autonome ou émancipée de la transcendance divine.
“Dieu n’a pas cessé de me parler à travers les signes du temps.”
Un exemple supplémentaire de l’entreprise de catholicisation sémantique qu’opère subrepticement Oubrou. En islam, Allah, absolument inaccessible de par sa nature, ne parle pas aux hommes, si ce n’est pas l’intermédiaire de Djibril (un ange, et non un homme) à qui il a dicté le Coran. Allah n’attend de ses créatures que l’obéissance absolue à l’ordre qu’il a créé. Du point de vue musulman, cette phrase est une aberration.
“Une part de la vie du prophète relève de la pastorale.”
La pastorale est un terme spécifiquement chrétien, en aucun cas musulman. Mahomet n’est pas pour l’islam un “berger”, un “pasteur”, contrairement à Jésus que les Evangiles présentent comme tel. C’est un politique et un chef de guerre qui veut créer l’Oumma, en s’adaptant aux circonstances du moment.
“Tous les théologiens musulmans se réfèrent à Averroès.”
C’est faux : Averroès est frappé d’hérésie et à ce titre ne constitue en aucune façon une référence pour les autorités religieuses islamiques.
On comprend l’enjeu de toutes ces distorsions soi disant “théologiques” : gommer ce qui pose problème dans le texte musulman (son caractère incréé et totalitaire), s’adapter à la vision qu’ont majoritairement les Occidentaux de l’islam, religion dont ils méconnaissent l’altérité fondamentale et sur laquelle, de façon naturelle, ils projettent leurs propres représentations culturelles.
Il n’est pas totalement infondé d’établir un parallèle entre le parcours de Mahjoub Mahjoubi et celui de Tarek Oubrou : tous deux maghrébins, arrivés en France dans les années 80, tous deux passés par le fréro-salafisme, tous deux imams, tous deux s’étant servi des élus locaux pour implanter leur écosystème, tous deux tenants du Din et du projet califal. Simplement, là où, il y a une quinzaine d’années, Oubrou a prudemment opté pour la dissimulation mimétique, Mahjoubi a persévéré dans une forme, sinon de sincérité, du moins de toute-puissance et de sentiment d’impunité : il n’a pas anticipé le fait qu’un de ses prêches pouvait être diffusé sur les RS, et surtout, susciter une quelconque réaction. C’est ballot. Voilà sans doute ce qu’a voulu dire Oubrou lors de son interview sur BFMTV du 20 février, qu’il conclut benoîtement en disant que Mahjoubi avait “mal préparé son sermon” : l’erreur de l’imam de Bagnols-sur-Cèze ne résidait pas tant dans le contenu de ses propos que dans le fait de les avoir exprimés sans travestissement.