Le jour où Élisabeth Badinter découvrit le réel.
Quand le boomerang idéologique revient à l'envoyeur.
Le 13 mai dernier s’est déroulé à Blois un incident mineur, relaté essentiellement dans la presse régionale : lors de la visite d’Élisabeth Badinter au lycée Augustin Thierry, rebaptisé du nom de feu son époux Robert et inauguré à ce titre, un élève évoqua le “génocide à Gaza”. Expérience vécue par tous les profs de France, j’en prends les paris. Mais pour Madame Badinter, icône de la gauche culturelle, grande bourgeoise qui ne connaît l’état du pays que théoriquement et par ouï-dire, le choc fut nécessairement violent. Jamais sans doute n’aurait-elle imaginé qu’un gamin puisse un jour reprendre devant elle en toute tranquillité la propagande du Hamas, soutenu qui plus est par les adultes présents. L’incident est certes absolument navrant. Il est néanmoins, aussi et surtout, révélateur, condensant à lui seul les acteurs et les signifiants de l’idéologie qui nous pourrit la vie et gangrène le pays depuis des décennies.