En 2021, Jimmy Mohamed amorce sa métamorphose. Sa proximité affichée avec les fréristes et son obsession de “l’islamophobie” lui ont aliéné quelques personnalités publiques et, plus gênant, quelques animateurs ayant identifié son tropisme islamiste. Pour continuer à intervenir sur les plateaux, il va lui falloir revoir son personnage et son positionnement médiatique, toutes choses rendues possibles par un bon plan comm’. Lequel commence par les réseaux sociaux.
Ainsi, sur son compte Twitter, les références à l’islam s’interrompent-elles aux alentours de 2021. La même année, il ferme son compte Instagram, puis en ouvre un autre, qui témoignera au jour le jour du fait qu’il n’a d’autre préoccupation, désormais, que la santé et le bien-être de la ménagère de moins de 50 ans. Idem sur Tiktok où il ouvre un compte le 28 janvier 2022. Aujourd’hui, sa chaîne Youtube, pourtant créée en février 2012, ne comporte aucune vidéo antérieure à 2022. Considérant le rythme habituel de production du docteur en la matière, cela signifie qu’il a, très probablement, supprimé celles qui dataient de son époque ouvertement muslim. Ceci pour les RS.
Jimmy chez Jordan
Concernant les médias, l’apparition du Jimmy nouveau s’amorce par un passage chez Jordan Deluxe, sur C8. Car entre-temps (et comme cela tombe bien !), le docteur a publié. De quoi, sous prétexte de promotion, pouvoir causer dans le poste et témoigner de sa métamorphose aux yeux du pays entier… C’est donc pour parler de son dernier livre Zéro contrainte : surtout ne changez rien ! qu’il est invité Chez Jordan (non, pas celui-là, l’autre), le 19 avril 2022.
Aaaah, Jordaaaaan Deluxe !!! Qui durant l’émission, voix doucereuse, mine cauteleuse, évoque de façon répétée le racisme subi par les Arabes en France… Qui interpelle le bon docteur, lui demandant si lui aussi, du fait de son nom, n’aurait pas, par hasard, été victime de vexations et discriminations ciblées. Tu as bien deviné, camarade, la réponse fut oui. Le mot musulman n’est certes pas prononcé, Jordan lui ayant ô combien subtilement substitué le mot Arabe, mais on devine aisément, tapi dans l’ombre, le bon vieux motif de l’islamophobie.
Le livre dont Jimmy Mohamed est censé faire la promo portant sur le rééquilibrage alimentaire, on ne voit pas vraiment le rapport. Mais enfin : à partir du moment où Jordan Deluxe insiste lourdement sur le racisme “anti-Arabe”, sur la femme de Jimmy Mohamed, et sur l’islam (qu’il désigne, comme le font les musulmans par la locution “la religion”), c’est bien que le triptyque constitue en sous-main l’enjeu réel de l’entretien.
Pas besoin d’être prix Nobel pour comprendre que l’entretien, fort probablement, a été rédigé en amont, la fausse spontanéité des réponses de Jimmy Mohamed ne masquant pas vraiment la récitation vaguement laborieuse de son texte, ni sa gêne, diffuse, mais par moments perceptible. Il est vrai qu’il n’est pas comédien.
Alors, que nous dit le docteur sur l’islam si opportunément évoqué par Jordan ? “Je suis pratiquant, mais c’est une religion qui m'appartient, et je garde ça pour moi. (...) Je pense qu'on est dans un pays où on a la chance de pouvoir exercer la religion qu’on veut, mais on ne doit pas en parler. C’est mon jardin secret.” 11”49
Mais quel magnifique hommage à la liberté de conscience, quelle ode au principe de laïcité !! Qu’il est loin, le temps où Jimmy réduisait la liberté d’expression à celle de haïr l’islam…
Jimmy invite Hiba Trraf.
Pourtant, si on met ce beau discours en regard de ses actes et accointances, y a comme gonade dans la soupelette : le 27 septembre 2022 en effet, soit deux mois avant son passage chez Jordan, Jimmy Mohamed avait invité Hiba Trraf au Magazine de la santé.
Peut-être as-tu oublié qui était Hiba Trraf, ou peut-être ce nom ne t’évoque-t-il rien ? Hiba Trraf, jeune médecin qui œuvrait à l’époque comme directrice du service pédiatrique de Montluçon, fut l’éphémère héroïne de la saison été-automne 2022 : soudainement sortie du chapeau médiatique, elle occupa pendant trois mois les colonnes de la presse quotidienne régionale, puis de la presse nationale, puis les studios et les plateaux télé, héroïque jeune femme tenant à bout de bras un service pédiatrique moribond et menacé de fermeture, annonçant sa probable démission, terrifiée à l’idée qu’un jour, épuisée, elle cause par mégarde la mort d’un enfant. Du pathos en barre, un narratif à faire chialer dans les chaumières, bref, une pure mise en scène : en réalité, la fermeture du service pédiatrie étant déjà en cours, sa campagne dans les médias ne pouvait être d’aucun effet. Connaissant le fonctionnement de l’hôpital, elle le savait nécessairement.
Le chantage à la démission de Hiba Trraf et sa médiatisation n’avaient pas vraiment pour enjeu la défense de l'hôpital. L’objectif réel était tout autre, dans la droite ligne de la stratégie frériste : l’exhibition du voile, et avec icelle, un doigt d’honneur ostensiblement adressé à la loi. Car, au mépris le plus ouvert de l’obligation de neutralité concernant les agents de service public, Hiba Trraf travaille voilée. Quand elle va sur les plateaux en tant que directrice du service pédiatrique, quand elle manifeste soutenue par des élus, toujours et partout voilée, et bien voilée.
L’enjeu réel de l’opération, c’est l’évaluation du degré de délabrement de la loi 1905 et celle du degré de soumission des Français à l’islam conquérant. Opération réussie à 100% : aucun journaliste, aucun élu, aucun cadre hospitalier, aucun politique ne sembla remarquer ce voile, pourtant ostensiblement exhibé, et illégal au regard du poste qu’elle occupait. En invitant Hiba Trraf au Mag de la santé, Jimmy Mohamed montre qu’il est un rouage actif du soft power frériste, banalisant le voile tout en soutenant implicitement la sharia contre la loi républicaine.
Jimmy invite ses islamo-potos.
Le 15 octobre 2022, son invité au Magazine de la santé est le cuisinier Mohamed Cheikh, gagnant de top chef en 2021. Mohamed Cheikh, dont la femme voilée est venue assister à la finale de l’épreuve, Mohamed Cheikh qui bien entendu évoque dans la presse le racisme qu’il a subi : deux éléments incontournables de la panoplie roudoudiste, deux signaux d’islamisme.
Le 1 février 2023, sur France bleu Paris, Jimmy reçoit la sage-femme Samra Seddik.
Samra Seddik, donc, sage-femme et militante islamiste, comme fort bien démontré ici, membre bénévole de l’association A2S (Avenir Santé Solidarité) qui produit des émissions pour Oumma TV, présidente d’une autre association Un petit bagage d’amour, promue par les muslim soeurettes de Lallab, relayant sur ses réseaux sociaux la propagande palestiniste et les fake news d’Al-Jazeera, de l’association Palmed (affiliée aux Frères Musulmans) ou de GazaNewsPlus (média francophone du Hamas), tenant depuis le 7 octobre un discours aussi raciste que belliciste.
Bref, si en surface le blabla mohamedien a changé, ses accointances et son référentiel islamo-frériste sont restés les mêmes : simplement, il se débrouille désormais pour ne plus diffuser son message de façon ouverte, en faisant porter ses valises par d’autres, et en usant de signes visuels plutôt que discursifs.
L’art pervers de la communication visuelle
Comme ici, par exemple, le 7 novembre 2022, sur son compte Instagram.
Bah quoi ? 4 signes d’AVC, et alors ? Certes, certes. Mais en même temps, le geste du docteur ne fait-il pas penser aussi à ça, camarade ?
Et ça, c’est la rabia, le signe de ralliement des Frères musulmans, documenté ici par l’excellent Mohamed Louizi. Tu la vois, la ruse ? Tu la vois, la perversité ? Le signe est indubitablement le même. Sauf qu’il est ici enrobé d’un référent-prétexte, les 4 signes de l’AVC (grosse fourberie de chacal). Qui parmi le public du doc serait à même d’identifier ce geste ? Et qui, parmi ceux qui le seraient, oserait le dire ? Car le piège est bien tendu, et la réaction prête à fuser au cas où quelqu’un se risquerait à relever l’analogie : “parano, complotiste, vous voyez les frères partout, islamophobie, ah ah ah n’importe quoi”, voilà ce que répondrait à coup sûr Jimmy Mohamed, en ricanant probablement. Soutenu ce faisant par tous les baltringues utiles qui n’y connaissent rien, mais ne manquent jamais de saisir ce genre d’occasion pour exhiber leur grandeur d’âme pourfendeuse d’islamophobes.
Il use du même procédé en postant la photo d’une jeune femme atteinte de cancer et en chimiothérapie. En entremêlant le signifié islamique et le signifié médical, il noie le premier dans le second, et crée un sentiment d’embarras : qui irait critiquer le port du voile chez une femme atteinte de cancer ?
Jimmy recommande le Ramadan jeûne intermittent.
Un an après son premier passage chez Jordan, le 18 avril 2023, le doc retourne y faire un petit coucou. En jeu, la promotion d’un autre guide pratique, Zéro contrainte pour maigrir… (Yo bébé, le recyclage, c’est bon pour la planète).
L’émission est un copié-collé de celle de 2022. Jordan, toujours matois, insiste une fois de plus sur le racisme, l’épouse du docteur et “la religion”. Quant à mister Jimmy, il confirme son appétence pour la séparation des registres : “La religion, ça relève du domaine privé. Oui je suis musulman, croyant, pratiquent, pour autant est ce que je vais imposer des idées qui sont les miennes ? Non. (..) La religion elle m’appartient, je la pratique à la maison.” 10”48 Cétrobo, maparol.
Petit gage d’assagissement supplémentaire, il remercie la France, où l’école est gratuite. Bien sûr, il subit toujours le racisme, évoquant une mère qui ne voulait qu’un Arabe soigne son fils. Mais, dit-il, il ne s’énerve plus pour autant. D’ailleurs, la “maman”, comprenant son erreur, s’était finalement excusée… Le spectateur aura compris le message : malgré le remarquable stoïcisme du bon docteur, le racisme “anti Arabe” reste une incontournable réalité française…
Petite variante de circonstance, Jordan évoque (incidemment bien sûr) le Ramadan qui va commencer (9”25). Et oui, Jimmy fait le Ramadan, alors il nous en cause, en toute objectivité médicale : “Le Ramadan, c’est du jeûne intermittent (...) et le jeûne intermittent est bénéfique pour la santé”. Jimmy Mohamed est médecin. Jimmy Mohamed sait que le jeûne islamique interdit de boire durant la journée. Jimmy Mohamed sait que, de ce fait, le Ramadan n’a rien à voir avec le jeûne intermittent : on a donc bien affaire ici à un foutage de gueule caractérisé et à une tentative abusive de justification médicale d’un geste islamique. Cette équivalence bidon, il la répète tous les ans dans ses émissions.
Comme le 28 mars 2024, où, par le biais du Secours islamique de France (le SIF, oui je sais…), il expose son menu de Ramadan. Le SIF est une émanation des Frères musulmans. Le fait que la vidéo soit relayée par Musulmans de France, ex CCIF, est donc tout à fait cohérent.
Par delà l’anecdote, la méthode d’enfumage frériste est ici toute entière résumée : leurrer d’abord le mécréant en lui disant ce qu’il veut entendre, puis évoquer le Ramadan, fête de l’islam par excellence, comme s’il s’agissait d’une simple pratique diététique. Car si le Ramadan est un régime, alors le musulman n’est plus qu’un homme soucieux de sa santé. Et, par effet de réciprocité, les adeptes du jeûne intermittent, sont bien plus proches de lui qu’ils ne le croient : après tout, ne font-ils pas eux aussi, d’une certaine façon, le Ramadan ?
Jimmy apprend la cuisine avec belle-maman.
Ceci n’est pas une femme voilée. C’est belle-maman, fine cuisinière, très gentille et bonne instructrice.
Jimmy ne résiste pas au tropisme palestiniste.
Comme un retour du refoulé communicationnel, le doc n’a pas su résister à la question gazaouie. Si le 7 octobre n’avait pas eu lieu, sans doute serait-il resté prudent, se limitant pour exprimer son muslim Dasein aux signes ambigus mentionnés ci-dessus. Sur son compte Twitter, aucune mention du 7 octobre et du massacre commis par le Hamas, branche armée des frères musulmans. En revanche, jusqu’au printemps 2024, une vingtaine de retweets de l’UNRWA, de Médecins du monde, de Médecins sans frontières, d’agences de presse et de médias relayant la propagande, les fake news et les éléments de langage du Hamas concernant la situation à Gaza génocide, etc.
Sur son compte Instagram, il poste ainsi une vidéo de Claire Magone, directrice de Médecins sans frontières. Or, un rapport de Alain Destexhe, qui a travaillé 12 ans pour Médecins Sans Frontières, qui fit partie du CA de la filiale française France et en fut secrétaire général entre 1991 et 1995, établit les liens de l’ONG avec le Hamas : MSF qui n’a mentionné le massacre du 7 octobre par le Hamas que fort tardivement, et après s’être fait épingler par ledit rapport, MSF qui reprend et répand la fake news du bombardement israélien de l’hôpital Ahli Arab, MSF dont certains cadres et collaborateurs ont publié des tweets pro-Hamas. MSF enfin, qui compta Rima Hassa parmi les membres de son conseil d’administration.
Suite au tapage que provoqua sa publication de l’interview de Magone, le bon docteur joua évidemment de relativisme (“un mort c’est un mort, et tout ça c’est bien moche”, façon d’occulter le massacre islamiste et antisémite qui fut à l’origine de la juste riposte israélienne) et de victimisation (“j’ai reçu des menaces de mort gnagnagna ça va trop loin”).
C’est ça qu’il y a de bien avec les roudoudistes : ils passent leur vie à pipeauter et à jouer la comédie, mais toujours, à un moment ou à un autre, ils sont obligés d’envoyer des signes à la Oumma et d’exprimer leur référentiel islamiste. Car sinon, comment se distingueraient-ils du personnage qu’ils jouent, destiné aux mécréants ? Ainsi, leur ruse comporte-t-elle dans son principe même ses propres limites. A nous de savoir détecter ces signes, et surtout, à nous de les montrer à ceux qui ne les voient pas (ou qui font mine de ne pas les voir).