Fatima Ouassak, la puissance de la haine- épisode 1
L'activisme de Fatima Oussak se déployant dans plusieurs directions, nous examinerons ici sa dimension associative, réservant le reste aux épisodes suivants.
France Culture l’adore, France Inter la reçoit, Télérama l’interviewe. En 2021, Le Monde lui consacre un portrait, où l’on apprend que cuisiner des pois cassés est un geste politique. Trois ans plus tard, toujours grâce au Monde, on apprend que Fatima Ouassak, qui a fait ses études à Sciences po Lille, s’y est pour la première fois posé “la question de [sa] survie” (ah ah ah). Libération, bien sûr, est de la partie. Quant à la presse féminine, jolies pépettes “racisées”, écologisme et inclusivité constituant les nouvelles passions des bourgeoises à la coule, y a pas de raison qu’elle frustre ses lectrices. Ainsi, grâce à Vogue interviewant Fatima, la lectrice hypy-chic saura que “moins de 4% des personnages héroïques dans la littérature jeunesse sont des enfants non blancs.” Ouaips….
À Berlin, à Casablanca, à Yaoundé, les instituts culturels français la reçoivent. Le centre Beaubourg la fait participer à un podcast, la fondation des Galeries Lafayette l’invite à converser sur l’écologie et la condition animale. Bref, le petit monde de la culture, subventionnée mais pas seulement, n’a pas assez de ses deux mains pour applaudir Fatima Ouassak, auteur de La puissance des mères, Pour une écologie pirate et de Rue du passage, roman à teneur autobiographique, mais n’en doutons pas, également porteur de ces messages si subtilement racialistes dont son auteur a le secret.
Se former chez l’ennemi
Il n’est pas étonnant que Fatima Ouassak plaise à la sphère médiatico-culturelle : issue d’une famille rifaine immigrée dans le Nord de la France, passée par Sciences-po Lille (endroit auquel elle semble avoir malgré tout survécu…), elle connaît les rouages de la machinerie institutionnelle et les éléments de langage qui font tilt.
Son intelligence par ailleurs lui permet une compréhension très fine des codes et ressorts socio-psychologiques de la bourgeoisie française post-Mitterrand.