Contre le "muslim power", le pouvoir de la pensée (épisode 1)
Comment l'individu, à son petit niveau, peut lutter contre l'islamisation.
En matière de shariatisation de la société, la rentrée 2024 témoigne d’une indéniable offensive : dans le sillage de l‘appel à l’intifada française lancé par Ilyas d’Imzalène le 8 septembre dernier, les jeunes filles arborant la panoplie du “muslim power” façon tortues Ninja sillonnent ostensiblement et en grappes les rues des villes françaises. Bon courage aux proviseurs, aux principaux, aux professeurs, bref, à l’Educnat dont on va pouvoir vérifier à cette occasion si vraiment “son bras ne tremble pas” (kikou Nini dommage que tu ne soies plus là, on aurait tellement aimé t’y voir)…
Guillaume Paumier (user:guillom), CC BY 3.0, via Wikimedia Commons
Face à ce bombardement visuel et discursif de signifiants islamiques, l'opinion se sent impuissante. Qu’est-ce qu’on peut faire ? soupirent les gens. Ça se décide entre puissants de ce monde ! Comment s’opposer à l’État, aux traités droitsdel’hommistes, à l’Union européenne ? Ils n’ont pas tort. Mais si la réalité doit être prise en compte, c’est aussi pour tenter de l’infléchir, bon moyen par ailleurs de calmer l’angoisse. Dans cette optique, je vais définir quelques principes transversaux, abordant aujourd’hui ceux qui relèvent de l’individu. Les solutions collectives (donc politiques) feront l’objet de prochaines newsletters.
En finir avec le déni (et avec le relativisme qui va avec)
La réalité sociale française semble susciter un étrange aveuglement : plus s’accumulent les signes d’islamisation (extension du halal, voile, mashaallahisation du discours, médiatisation des fêtes musulmanes, prières dans des lieux publics, etc), plus les belles âmes se sentent obligées d’évoquer en vrac les croisades, l’oppression longtemps exercée par l’Eglise, la colonisation (?), sans oublier cet inusable sophisme : “Ah bah de toute façon, toutes les religions, TOUTES, ont toujours voulu le pouvoir, aliéné les femmes et privé les hommes de liberté”. Reliquats abâtardis de laïcisme qui, paradoxalement, en évoquant un coupable magma religieux, dédouanent l’islam de ce qu’il est en particulier : un système total, inégalitaire en son principe et négateur violent de toute altérité. Pourquoi cette réaction de déni, sous laquelle point une culpabilité inconsciente ?
Il y a l'ignorance, bien sûr. L’Occidental a grandi au son du récit inexact des trois monothéismes, dont l’islam serait le dernier avatar. La spécificité de l’islam, qui affirme pourtant lui-même ne pas être une religion, mais bien un tout englobant chaque aspect de l’existence, a été ce faisant complètement occultée. En toute bonne foi (si je puis dire), le Français lambda considère l’islam comme une sorte de christianisme exotique, croyance renforcée par le discours des Frères musulmans qui ont tout intérêt à occulter la véritable nature des principes islamiques.
Il y a la peur, aussi : si les médias entretiennent spontanément le mythe du troisième monothéisme (sophisme qui pour être démasqué suppose une érudition et un bagage intellectuel dont l’opinion -sans parler des journalistes, hum hum- ne dispose pas de façon courante), il leur est en revanche plus difficile de cacher les faits sociaux qui chaque jour peuplent les pages des journaux et dans lesquels l’islam joue un rôle majeur : professeurs égorgés, gamins harcelés, menacés, battus ou trucidés pour avoir enfreint les prescriptions du halal, attentats, appels à la violence, dégradations du patrimoine catholique, antisémitisme, homophobie etc. Abominable florilège d’ultra violence, très efficace néanmoins en termes de communication indirecte : pas besoin d’un bac plus cinq pour comprendre que critiquer l’islam, c’est s’exposer à de gros ennuis, aux intimidations et menaces de la Oumma, au tabassage, potentiellement à la mort. D’où l’intérêt bien compris de ne pas s’y risquer.
L’Européen de l’ouest, en outre, traumatisé par deux guerres mondiales, le génocide nazi, mais aussi, de façon sous-jacente, par la complicité plus ou moins active des gouvernements européens à l’extermination des Juifs, trauma en apparence surmonté par l’illusion de paix éternelle que lui a ensuite vendue la Très Sainte Union Européenne, a été éduqué dans l’idée que “la violence, c’était mal”. Confondant ce faisant violence et agressivité, sans comprendre que cette dernière relève par nature, ne serait-ce qu’à titre défensif, d’une nécessité vitale. Oublieux du fait que, s’il a pu se permettre ce genre de discours, ce n’était pas tant que la violence avait disparu, mais qu’elle avait été déléguée à l’État qui l’avait sublimée (au sens freudien, pas au sens Elle magazine) par la loi, le droit, et l’exercice encadré par ceux-ci de la coercition. Et certes, le monopole de la violence légitime de l’Etat a permis la sécurité des citoyens, mais il a aussi, ce faisant, abaissé leur système immunitaire, leur vitalité et leur autonomie. Aujourd’hui, le législateur et les juges rechignent à la sanction, lui préférant dans un grand élan maternant pourtant opposé au principe même de la loi, la “bienveillance” et autre “lutte contre la haine” : l’individu se retrouve plus ou moins abandonné de ceux qui devaient le protéger, tout en étant, habitué qu’il a été à ce que les institutions le défendent, amoindri dans ses facultés de riposte et de contre-attaque face à l’offensive.
Si tu veux la paix, soumets-toi.
À rebours de l’adage “Si pacem vis para bellum” s’est développée l’illusion que la soumission valait mieux que le conflit, et que l’évitement de celui-ci garantissait le maintien de la paix. Croyance ayant présidé aux accords de Munich, syndrome du “plus jamais ça”, qui consiste à croire que la violence peut se laisser fléchir par l'allégeance. Là a sans doute commencé la débilitation dont nous voyons aujourd’hui les effets : dans ce refus d’envisager la dimension absolue du Mal, c’est-à-dire son irréductibilité fondamentale.
Ce refus du conflit et du combat, déclarés mauvais en soi, implique que la morale se déplace sur un autre terrain. Car si le Mal n’existe plus vraiment comme tel, il en va nécessairement de même du Bien, désormais assimilé à l’absence de confrontation. Le Bien va dès lors résider dans une sorte de consensus mollasson arrimé à quelques présupposés niaiseux : la bienveillance, c’est bien, il ne faut pas juger (c’est mal), le Mal n’existe pas vraiment, puisque tout acte, même le plus abominable, peut s’expliquer par des facteurs sociaux, économiques ou psychiques. Si la culture est exclue de la liste de ses causes possibles, c’est pour une raison évidente : penser que le Mal puisse être relatif à une quelconque dimension civilisationnelle revient à contester l’idée que toutes les cultures se valent. Et ça, comme tu le sais camarade, c’est pas bien du tout.
Dès lors que le Bien n’a plus de contenu positif, défini uniquement de façon négative (ne pas juger, ne pas affirmer, ne pas riposter), il est contraint à l’immobilisme, détaché de toute perspective d’action. Le Bien devient ainsi strictement rhétorique, aux deux sens du terme. Dans ce consensus aussi indistinct que mouligas, ce sont non seulement les critères moraux qui disparaissent, mais aussi l’altérité, conçue désormais comme une simple surface recouvrant une seule et même nature humaine qu’il suffirait de mettre au jour pour qu’elle accède à la conscience d’elle-même, se ralliant par un mouvement naturel à nos “valeurs”.
Miroir miroir, dis-moi que je suis gentil…
Ce qui se substitue ainsi à l’action, en réalité, ce n’est pas tant le discours proprement dit (car celui-ci n’est constitué que d’éléments de langage, et non de pensée), mais bien plutôt l’image que l’on donne de soi au monde extérieur. De toute évidence, notre narcissisme se porte mal, incapable d’autonomie, si mal assuré qu’il exige une caution extérieure, celle de la masse grise de l’opinion, elle-même produite par le gauchisme culturel dont nous attendons l’adoubement.
S’ajoute ainsi aux motifs de l’ignorance et de la peur celui du narcissisme moral, fondé sur une vision binaire du monde (les binômes infantilisants gentil/méchant, bienveillant/haineux ayant pris le relais des concepts de Bien et de Mal) qui n’engage aucun risque réel : on tapera donc joyeusement sur “l’extrême droite” politique, qui dans les cinq dernières décennies n’a jamais entrepris d’action violente et respecte le jeu républicain, mais on défendra l’islam au nom duquel sont régulièrement commis attentats, agressions et destructions. À la clé, un substantiel bénéfice narcissique, et surtout, la garantie de ne pas être contraint à l’action (j’entends par là tout geste ou discours impliquant un risque réel, que ce soit sur le plan physique ou sur le plan social).
De ces trois motifs, déclinés à l’échelle de la société, découlent les normes non écrites mais extrêmement effectives régissant certaines corporations qui à leur tour participent à la fabrique idéologique de l’opinion : universitaires, artistes, agents de la “culture”, journalistes, etc. Pour qui veut travailler dans ces secteurs, le dogme relativiste est un prérequis, tout comme le fait de travestir la réalité de l’islam. À défaut, le chômage et le bannissement pendent au nez de l’impétrant. Pour les salariés, le triptyque Diversity Equality Inclusivity financé par l’Open society et ses avatars remplit le même office, bâillonnant en amont toute velléité de réflexion critique.
Mais alors que faire, comme se demandait déjà Vladimir Illitch ?
L’ensemble de ces motifs s’appuient sur une même réalité : une forme d’affaissement psycho-idéologique, que les Anglo-Saxons appellent “demoralization”. On pourrait traduire le terme par “découragement”. J’utilise pour ma part celui de “débilitation”, dont la racine latine, “debilitas”, signifie : faiblesse. Les islamistes ne s’y trompent pas, ayant bien identifié ce motif d’impuissance, de déficience vitale qui constitue leur meilleure garantie d’efficacité. Cette impuissance, précisément, est liée au narcissisme : en privilégiant son image au détriment de sa sécurité et de sa vie, l’Occidental entretient son manque d’être. Il devient, par ailleurs, de facto manipulable : il suffit de lui tendre un miroir négatif (raciste, facho, islamophobe etc) dès qu’il s’écarte du droit chemin de la doxa relativiste pour qu’il y revienne dare-dare, la queue basse et s’excusant de demander pardon.
La première chose à faire pour l’individu qui veut en finir avec la débilitation et la privation de liberté qu’elle implique, est précisément celle-là : se moquer de son image. Pour ce faire, lire ou relire Epictète : être libre, c’est n’agir que sur ce qui dépend de nous, puisque prétendre agir sur ce qui ne dépend pas de nous, étant par définition voué à l’échec, ne mène qu’à la frustration, au découragement et au malheur. Or, notre “image”, notre réputation, ne dépend pas de nous, ce pour l’évidente raison que nous n’avons aucun pouvoir de penser à la place de l’autre.
Cette indifférence à sa réputation, cette émancipation de la crainte du jugement d’autrui permet d’ouvrir les yeux et d’admettre ce que l’on voit. On peut enfin dire, par exemple, que l’islamiste roudoudou ment comme il respire. Qu’à ce titre, il est inutile de l’inviter, de lui tendre le micro, de l’écouter et de faire semblant de le croire, sous prétexte de “débat d’idées”. On ne débat pas avec des menteurs, ni avec des gens de mauvaise foi. Ou alors, si on les invite, on fait comme Pascal Praud (béni soit-il) avec le GIB Tareq Oubrou : on roumègue face à leur blabla, puis on leur met le nez dans leur caca. Cela leur fait grand bien, comme le montre la tronche de frère Tareq dans la vidéo ci-dessous. Hé hé…
On ne les finance pas, non plus. On ne leur offre pas des organismes publics taillés sur mesure pour le projet d’islamisation qui est le leur (coucou la FIF, coucou Chevènement, coucou l’Institut français d’islamologie). Idem pour les subventions accordées à leurs innombrables associations.
Avec jugement
L’émancipation de la doxa, la fin de la déficience, exigent d’admettre ce que l’on voit, mais aussi, réalité qui en est indissociable, ce que l’on pense. Juger, c’est penser. Il convient donc de laisser aux débiles et autres déficients vitaux les affirmations du type “je ne juge pas” et leur avatar Tiktok “han, mmmm, genre, euh… sans jugement”. Il ne s’agit pas tant de juger (ce que fait tout le monde, et sûrement plus encore les adeptes affichés du “sans jugement”, précaution oratoire valant surtout refoulement) que d’assumer le geste de le faire. Question d’affirmation de soi et de courage. Les islamistes l’ont compris mieux que nous : la seule chose qui sur le fond compromet essentiellement leur projet réside, précisément, dans cette capacité à juger. Ce n’est pas pour rien qu’ils œuvrent au niveau des instances internationales, dont l’UE et la Commission européenne, pour que tout discours sur l’islam contredisant leur narratif soit interdit et puni. Comme le fait de faire le lien entre attentats et islam, par exemple…
Il n’est pas toujours possible d’assumer ses idées publiquement, dans le monde du travail notamment. Mais le silence, lui, est toujours possible, préférable à la défense active de la doxa. On est parfois surpris, lorsqu’on outrepasse la bienséance pour dire ce que l'on pense. Ma situation me le permettant, c’est un droit dont j’use régulièrement, au grand amusement à la résignation de mes amis, qui se retrouvent en ma compagnie à s’écharper avec des inconnus parce que j’ai dit ce qu’il ne fallait pas dire : que l’islam, ça fait vraiment chier.
Ces gestes dérisoires peuvent avoir un effet, relatif certes, mais tout de même. D’une part parce que sur le long terme, on ne sait jamais ce que l’autre en retient. D’autre part, parce que ce qui ressort systématiquement de ces séances, c’est l’absence totale d’arguments des défenseurs de la religion d’amour et de paix. Eux-mêmes ne peuvent manquer de s’en rendre compte : une fois épuisés les adjectifs (“ridicule”, “raciste” etc), les ricanements arrogants (“ah ah ah, c’est vraiment n’importe quoi”) et les insultes à base de “fascisme”, ils n’ont rien à dire. Zéro idée, zéro pensée, zéro argument : la simple récitation du catéchisme ambiant. Ces gens qui évitent de se confronter à la contradiction et au réel, tellement persuadés du magistère moral qui fonde leur entre soi, sont en réalité très incertains de ce qu’ils pensent. C’est d’ailleurs ce vide intellectuel, qu’il faut bien masquer par quelque chose, qui explique leur tropisme à la dramatisation, lequel me fait toujours beaucoup rire : “Noooon, jaammaaiis je ne parlerai à une faaaachoooo”, vomissement simulé, roulement d’yeux dégoûtés. Et ma foi, ils restent malgré tout, et moi je me fous de leur gueule en soulignant leur grande tolérance. Gentiment, bien sûr. Tout sourire et en leur tapotant l’épaule (ils ont horreur de ça).
La confiance en sa pensée est la meilleure défense contre l’anathème et la culpabilisation. C’est également le meilleur moyen, à plus long terme, d’attirer ce que j’appelle la masse grise, cette donnée majoritaire, cohorte grégaire de ceux qui préfèrent se ranger du côté du manche, quel que soit le manche, plutôt que de penser. La masse grise n’est sans aucun doute guère estimable, mais elle présente l’immense avantage de la prévisibilité, toujours attirée par ce qui à l’instant T domine. Pour qu’elle délaisse la doxa (sans se faire d’illusion sur la durabilité de la chose), il faut faire preuve de confiance en ses idées, et non de mauvaise conscience mal placée.
La pensée, le jugement, ont nécessairement à voir avec l’identité. Comment a-t-on pu transformer ce concept, essentiel anthropologiquement, en insulte ? L’étymologie, toujours : l’identité, c’est ce qui fait que nous sommes les mêmes (idem) par delà les variations que connaît tout être humain : vieillissement, maladie, changement d’opinion, de traits de personnalité, etc. Pour Descartes, la pensée est synonyme de conscience. Cette équivalence néanmoins occulte la dimension culturelle, pourtant essentielle. Tous les êtres humains sont certes conscients ; pour autant, le contenu de leur pensée, leurs valeurs, leurs représentation d’eux-mêmes et du monde, leurs critères sociaux et moraux de jugement sont non seulement différents, mais aussi potentiellement contradictoires. Sans poursuivre le même fantasme d’hégémonie identitaire que les islamistes, nous devons à tout le moins assumer de défendre la nôtre, ses spécificités et de combattre les ennemis qui veulent la faire disparaître. Défendre le génie français, plus grand que nous, pour nous, mais aussi et surtout pour les générations à venir.