Anne-Sophie Nogaret

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"C’est à la naissance de mes enfants que j’ai compris ce qu'était vraiment le certificat de conversion."

"C’est à la naissance de mes enfants que j’ai compris ce qu'était vraiment le certificat de conversion."

Témoignage de Charles, converti à l'islam dans le cadre du mariage.

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Anne-Sophie Nogaret
mai 25, 2025
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Anne-Sophie Nogaret
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"C’est à la naissance de mes enfants que j’ai compris ce qu'était vraiment le certificat de conversion."
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Il y a neuf ans, j’ai épousé une Tunisienne. Une jeune femme éclairée, qui avait étudié l’histoire à Paris et se revendiquait du siècle des Lumières, sujet auquel elle avait consacré sa thèse. Moi, je fais partie de la génération SOS racisme, la petite main Touche pas à mon pote en bandoulière. Je ne connaissais rien à l’islam et, dans l’universalisme affiché de ma compagne, je pensais me trouver en terrain connu.

Elle vivait en Tunisie : pour qu’elle puisse venir en France vivre avec moi, il fallait nous marier. À l’époque, un non musulman devait se convertir pour pouvoir épouser une Tunisienne, certificat de conversion à l’appui. Sans ce certificat en effet, pas de mariage civil tunisien, pas de reconnaissance de notre union en France.
Des amis m'ont conseillé de me marier ici. Mais dans ce cas, le mariage n’aurait pas été reconnu en Tunisie, qui refusait qu’une de ses ressortissantes puisse épouser un mécréant. Considérant ce qu’est le droit là-bas, se marier en France aurait constitué une source potentielle de problèmes chaque fois que nous serions allés voir ma belle-famille. N’étant pas mariés (du point de vue tunisien), nous aurions été hors la loi, risquant des ennuis avec la police, mais pas seulement : pour ma belle-famille aussi, la situation aurait été inacceptable. Même remarque à propos de nos futurs enfants, qui du point de vue légal auraient été considérés comme des bâtards, statut synonyme d’ennuis possibles avec la police et la douane. En bref, si nous nous étions mariés en France, cela aurait plus ou moins signifié ne plus mettre les pieds en Tunisie. Comme la famille de ma femme vit là-bas, cette option n’était pas envisageable.

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