Azzedine et Ismaël : quand l'élève dépasse le maître
En 2023, le maire de Stains est accusé d'agressions sexuelles par Ismaël Boudjekada, un de ses collaborateurs, élu à Grand-Charmont et grand spécialiste du buzz sur fond d'islamo-tribalisme.
Avril 2023 : une bombe éclate dans le ciel stanois. Azzedine Taïbi, maire de la ville, fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Bobigny, suite à une plainte déposée contre lui. Est-il accusé de détournement d’argent, ou d’escroquerie, comme ce fut le cas en décembre 2021 ? Cette année-là en effet, trois conseillers municipaux avaient saisi la justice, contestant la demande du maire de rembourser une partie des frais de la campagne liés aux municipales de 2020 avec leurs indemnités de mandat.
Est-il accusé d’apologie du terrorisme, comme en 2017, lorsqu’il avait été convoqué au tribunal pour les banderoles de soutien à Marwan Barghouti dont il avait orné la mairie ? Ou, dans la même veine, lorsqu’il avait été convoqué par la justice pour son soutien, là encore affiché en front de mairie, à Salah Hamouri, nommé par ailleurs par ses soins citoyen d'honneur de sa ville ?
Naughty Taïbi ?
Que nenni, camarade. En 2023, on innove, on disrupte, on renouvelle : à l’âge de 61 ans, Taïbi est mis en cause pour agression sexuelle. C’est nouveau, et c’est tellement raccord avec l’époque.
Le plaignant est un de ses jeunes “collaborateurs”, aussi présenté comme “stagiaire”. La presse détaille le contenu de la plainte, décrivant des faits survenus selon son auteur entre juillet et décembre 2022 : tête-à-tête ambigu organisé au hammam par l’édile avec le dit jeune homme massé par ses soins au savon noir (c’est important, les détails) et complimenté sur la beauté de ses fesses, présence inopportune de Taïbi au réveil du même, croissants à la main (les détails, toujours), attouchements lors d’un déplacement en voiture. Croustillant, et très inattendu.
Certes, certes, mais eu égard à l’écosystème dans lequel grenouille Taïbi, l’affaire risque, aussi, de lui causer quelques ennuis extra-judiciaires : l’accusation pourrait ne pas être du goût de son équipe, de ses partisans et de son électorat, pas nécessairement gay-friendly en tant que sectateurs de la doctrine islamique (laquelle, pour rappel, punit de mort le “peuple de Loth”). Pour qui, comme Taïbi, se réfère idéologiquement et électoralement au référentiel islamo-tribal du déshonneur et de la honte, le pire qui puisse arriver est bien d’être accusé de séduction homosexuelle, a fortiori envers un autre mahométan (ou d’être accusé d’apostasie, mais ça, ce n’est pas près d’arriver à Azzedine).